
Cinq étapes
Bien que tous les projets soient uniques, tous suivent un certain processus pouvant favoriser leur bon déroulement. Sans même nous être auparavant documentées, l'analyse de nos traces nous a permis de constater que tous nos projets suivaient un même canevas. Lortie-Paquette (2002) a d'ailleurs fait ressortir ces étapes dans un article de la «Revue préscolaire» décrivant chacune de ces étapes. Voici un bref résumé de chacune d'elles.
Les 5 étapes d’un projet:
L’émergence d’un projet: le projet peut naitre d’un désir, d’un intérêt ou encore d’un besoin. C’est une situation authentique d’expérience. Il est important de faire comprendre aux élèves que l’action suivant le désir (ou autre) doit être planifiée à partir d’exploration, d’observations, de prévisions, etc. afin qu’elle soit efficace et satisfaisante. Il est aussi primordial de garder le plus possible les élèves motivés. Dans cette étape, il est noté que l’enseignant ne propose pas directement un projet, mais il peut guider implicitement les élèves vers une idée à laquelle il avait pensé. Le projet peut être amené sous forme de questions, de défis, d’hypothèses, de tempête d’idées afin de créer une carte d’exploration permettant de recenser des informations.
La vision d’un but et la clarification des intentions: il est important dans cette partie de bien cerner le but du projet et de préciser les intentions, les résultats ou les effets recherchés. C’est à cette étape qu’on doit «aller chercher» l’élève, l’amener à comprendre son rôle dans le projet et l’importance qu’il a. Pour le motiver à participer, l’enseignant peut, par exemple, faire appel à un spécialiste, faire une mise en situation, montrer une vidéo présentant la problématique, etc. Il ne faut pas oublier de penser aux destinataires du projet, car cette information permet à l’élève de mieux cerner la forme que prendra sa production.
L’élaboration d’un plan d’action: un projet ne se fait pas dans la spontanéité, il est pensé et planifié (temps et matériels). Il y a présence d’hypothèses, d’expériences personnelles et collectives, d’utilisation et de traitement d’informations afin d’atteindre le but visé et de satisfaire les intentions pédagogiques de départ. De plus, il faut identifier les conditions qui facilitent le projet, les contraintes, les limites ainsi que les ressources disponibles et accessibles. La présentation du matériel et des outils nécessaires est faite à ce moment. Il faut aussi prévoir des plans de rechange au besoin. À ce moment, l’enseignant peut présenter une grille qui lui servira aussi au moment de l’évaluation afin que les élèves comprennent bien l’étendue du projet. Dépendamment de l’âge des enfants, la modélisation de la tâche peut être nécessaire au bon déroulement du projet. Par exemple, pour des élèves du préscolaire ou du premier cycle, chacune des étapes de la tâche peut être davantage présentée et détaillée avant même le début de la réalisation.
La réalisation du projet: cette étape consiste à organiser le temps, les ressources et le matériel afin de mener à terme le projet. Les actions posées tiennent compte des contraintes et des limites envisagées et imprévues. L’élève est donc amené à être autonome et à se responsabiliser devant la tâche demandée.
L’évaluation du projet: C’est à ce moment que l’élève et l’enseignant doivent revenir sur le travail qui a été fait afin d’en faire la rétroaction formative ou sommative. Michelyne Lortie-Paquette (2002) propose différentes questions permettant de jeter un oeil critique à la production finale:
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Quels sont les effets réels du projet?
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En quoi diffèrent-ils des effets attendus et en quoi les rejoignent-ils?
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Des réajustements ou un prolongement de la démarche et de la réalisation sont-ils souhaitables ou indispensables?
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Quelles décisions prenons-nous?
À partir du projet réalisé, il est possible que d’autres idées émanent. On assiste alors au réinvestissement des aspects travaillés tout au long de la réalisation du projet.
